Consommer moins mais mieux… pour vivre mieux ! La situation sanitaire, les confinements successifs et la montée inexorable des préoccupations écologiques ont accéléré le développement de la tendance « slow » et de ses déclinaisons dans le monde de la déco.
Le slow mouvement est né dans les années 1980 par le biais de la « slow food » à l’initiative de l’italien Carlo Petrini pour contrer les nouvelles pratiques non soutenables d’un point de vue environnemental des industries agro-alimentaires.
Le slow mouvement, qui a désormais glissé vers le « slow life » pour une approche plus systémique et globalisante, est simplement une « philosophie » de vie respectueuse de l’environnement. Le slow mouvement est une posture où l’on dit globalement non à nos rythmes de vie effrénés, qui nous pousse à prendre du recul sur nos modes et nos habitudes de consommation.
Le phénomène a très progressivement pris de l’ampleur dans le monde et se veut encore plus d’actualité aujourd’hui. Rien n’y échappe plus ou presque : slow déco évidemment, slow fashion, slow travel, slow design(*), etc… et désormais slow working et slow start-up 😊…
Tant mieux !
Slow home et slow déco : une approche éthique plutôt qu’un style…
Le slow home consiste à habiter un décor raisonné et raisonnable, à la fois sain et durable… La slow life est une façon de vivre sa vie et la slow déco la met en scène.
Beaucoup d’acteurs théorisent très loin la slow déco jusqu’à investir (dans le sens invasif) tous les codes de la déco : les tons doivent être doux et nudes, les matières doivent être brutes et naturelles, le végétal doit être partout, les cinq sens doivent être en éveil, le décor doit être minimaliste, les lignes doivent être pures, les formes doivent être simples, etc…
Ces approches abusives risquent de réduire la slow déco à un style de décoration ou un esthétisme spécifique (le Japandi, le Squircle, le brutalisme, l’esprit kinfolk, le hÿgge…) alors que c’est bien autre chose…
Au contraire, la slow déco est probablement une bonne base du mix & match des styles et s’intègre (et doit le faire) à tous les styles. C’est un décor qui s’élabore petit à petit, en partant de ce que l’on possède déjà, que l’on mûrit, qui intègre ses coups de cœur, qui se dessine et s’affirme au fil du temps… à votre image et celles de ceux qui, le cas échéant, partagent votre quotidien. Plus la famille est grande, plus les espaces et les styles sont nombreux… Aujourd’hui, chaque foyer français intègre plus de 2,5 styles différents et pour la génération des millenials, on est déjà à plus de 3…
Le respect de principes simples et logiques
Les principes de mise en œuvre sont finalement assez simples :
- privilégier et attendre le coup de cœur pour n’acheter que des meubles ou objets qui vous soient vraiment utiles et chargé d’une valeur émotionnelle sinon d’une histoire ;
- arrêter de rechercher le moins cher en fonçant dans les grandes « enseignes » physiques ou du web… en attendant les périodes de soldes (qui n’en sont pas)…
- arrêter de rechercher la livraison la plus rapide et/ou la moins chère : c’est de toutes façons vous qui la payez d’une manière ou d’une autre. Il faut réapprendre à prendre le temps y compris de se faire livrer. Interrogez-vous plutôt de savoir si l’emballage est zéro déchet ou minimal et si la livraison est écologique. A savoir ; plus la livraison est longue, plus cela signifie que le transporteur aura essayé d’optimiser son chargement pour ne pas rouler à moitié ou au 2/3 à vide pour vous livrer plus vite;
- privilégier le local et le Made in France évidemment – pour privilégier l’emploi, pour réduire l’empreinte carbone de produits qui viennent de l’est de l’Europe ou d’Asie… – notre pays aux savoir-faire nombreux est un vivier de créativité depuis des siècles et aujourd’hui, de nombreux artisans, petits ateliers ou éditeurs entretiennent la tradition ;
- penser upcycling – vous pouvez transformer l’usage et restaurer des meubles mais de nombreux artisans ou ateliers fleurissent en ce moment sur le territoire et font preuve de beaucoup de créativité…
- penser 2nde main que ce soit à l’achat ou pour donner une 2nde vie à vos objets ;
- privilégier la location quand elle est proposée. C’est une autre façon de « consommer » la déco. On privilégie l’usage à la propriété car on n’achète plus des meubles pour la vie et pour les laisser en héritage à ses enfants… A la fin de la location, si vous n’achetez pas le meuble, c’est le loueur qui a la responsabilité de sa 2nde vie ou de son recyclage. A Chic Faktory, nous proposons ces pièces non acquises in fine dans nos produits de 2nde main ;
- et évidemment, préoccupez-vous de la qualité de l’article : éco-conception, qualité et origine des matières premières et des matériaux utilisés – produits, extraits ou cultivés en Europe, tracés, labellisés et/ou recyclés. Vous savez bien que plus personne ne croit aux engagements de certaines marques qui certifient que leur bois par exemple, provient de forêts gérées de manière responsable en Afrique ou en Asie…
- …
La couturière Vivienne Westwood résume assez bien la slow déco : « Buy less, choose well and make it last…”.
Et l’économie circulaire dans tout ça ?
En conclusion, nous faisons un tout petit détour pour revenir sur cette notion que beaucoup d’acteurs ont à la bouche (pas le choix quand on veut faire du greenwashing et du frenchwashing…) en ce moment.
Théorisée par l’ADEME comme “un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus”, l’économie circulaire se définit plus largement comme une déclinaison opérationnelle et industrielle des principes fondateurs de la transition écologique.
Sa particularité est de s’appuyer sur des champs scientifiques (éco-conception, analyse ACV, recyclage etc..) pour promouvoir des solutions concrètes à toutes les échelles et impliquant l’ensemble des acteurs socio-économiques. La circularité renvoie non seulement à l’idée de réintroduction de matières premières usagées dans le système productif mais également à l’interdépendance des solutions imaginées.
L’économie circulaire est donc avant tout un concept industriel; et donc, non, vendre de la 2nde main, ce n’est pas faire de l’économie circulaire mais plutôt de la slow déco…
Tout cela vous inspire ? Nous oui puisque c’est autour de ces valeurs et ambitions que nous avons élaboré notre projet. La slow déco est dans l’ADN de Chic Faktory, slow start-up par essence…
(*) Le slow design se caractérise par un retour à une conception artisanale du mobilier et de l’objet, plus respectueuse de l’environnement et de l’humain par rapport à une production industrielle et standardisée largement répandue ; ce qui n’empêche pas les industriels de développer des démarches d’éco-conception…