INTRAMUROS, UN MAGAZINE QUI INCARNE DEPUIS 1985 LE DESIGN A TRAVERS CEUX QUI LE PENSENT ET CEUX QUI LE FONT, PREND UN NOUVEL ESSOR ET UN NOUVEAU SOUFFLE.
INTRAMUROS est l’un des plus anciens magazine au monde dédié au design et aux designers. Plus de 35 ans après sa création, il prend une nouvelle orientation dans le cadre de la création d’un groupe de presse dédié au secteur de l’habitat, Intramuros Group, sous l’égide de Frédéric Marty et ses associés.
INTRAMUROS a été très actif en cette année de reprise du titre sur tous les fronts du design et du french design en particulier : partenariat avec le French design by VIA, le salon Maison & Objet, la Paris Design Week et son café Intramuros (lieu d’échanges, de tables rondes, de présentation de créations)…. Crise sanitaire oblige, le secteur de l’habitat connaît un développement important qui apparaît aujourd’hui comme une tendance de fond : l’occasion pour nous de détailler avec Frédéric son projet ambitieux pour Intramuros Group.
Tu as créé il y a presque un an, Intramuros Group. Peux-tu nous en raconter la genèse ?
Nous avons repris en novembre 2020 les actifs de la société MFTL dont le nom commercial était Bee Médias, société mise en liquidation judiciaire. Ces actifs étaient composés du magazine de design Intramuros, des bimestriels Cuisine & Bain Magazine et Concept Bain et de l’hebdomadaire Le Courrier du Meuble et de l’habitat. Nous avons repris l’ensemble des salariés de l’entreprise. Je connaissais l’éditeur puisqu’il y a moins de trois ans, j’avais réalisé une mission pour lui. Je me suis associé pour cette reprise avec la société spécialisée dans la data Moneytag, portée par Thomas Objois et Julien Galim.
Depuis la crise sanitaire, le secteur de la décoration et de la maison a clairement le vent en poupe…
Effectivement. C’est notre analyse. Quand vous êtes chez vous depuis un an, vous voyez ce qui ne va pas dans votre maison-appartement (sourire). C’est une tendance de fond que de se recentrer sur son habitat, sur soi-même, sa famille… Et repenser ses espaces, c’est repenser sa façon de vivre. C’est une lame de fond. C’est un secteur qui à mon avis bénéficie d’un report de pouvoir d’achat. Nous sommes confiants pour 2021.
Avec cette création, on peut penser que ton premier travail aura été de remarketer votre offre à tous les niveaux ?
Exactement. Nous avons d’abord effectué un travail de réflexion autour du rédactionnel. Nous voulons donner les outils et les moyens à la rédaction de bien faire son travail. Notre but est de muscler les équipes et de dégager de la disponibilité et du savoir-faire sur les canaux numériques. Il a fallu penser tous ces magazines autrement, sur la forme. Il n‘y a pas que le rédactionnel. Il y a la Une, la direction artistique qui était trop absente de l’offre précédente.
Le magazine INTRAMUROS est tout de même un cas à part …
Tout à fait. C’est une véritable remise à plat du titre. Je pense que c’est l’un des plus vieux magazines dédiés aux designers au monde. Son existence est parfaitement connue de tous ces professionnels. Il a toujours eu un côté dénicheur de talents. Il nous a fallu revenir aux fondamentaux avec une nouvelle identité, un nouveau logotype. Le magazine a vocation à nouveau à être distribué à l’international. Une version anglaise sera d’ailleurs d’abord disponible en version numérique puis au format print dès septembre prochain. L’idée est d’y revendiquer ce savoir-vivre à la française autour du design. Nous nous sommes également attachés à faire revenir des collaborateurs historiques du titre : Bénédicte Duhalde qui y a été rédactrice en chef, par exemple. Nous avons également créé un comité de rédaction mêlant d’anciens rédacteurs en chef et des professionnels du secteur du design (le designer Frédéric Sofia, l’architecte d’intérieur Laurent Pisoni, la designeuse et journaliste Sandra Biaggi, etc.). Notre ambition pour Intramuros est de s’ouvrir à son ADN originel en se projetant vers l’avenir. Vers ceux qui feront le design de demain. Et Intramuros se veut aussi le partenaire des professionnels. Nous sommes ainsi partenaire du salon Maison & Objets, Paris Design Week, France Design Week… Nous allons cultiver ce réseau de partenariats.
Penses-tu aller plus loin en matière de design ?
A la rentrée, nous venons de sortir un hors-série d’Intramuros, plus ouvert vers le grand public. Et qui aura pour ambition de présenter le design dans tous les domaines de la vie (mobilier, objet, automobile, recherche, technologie, cuisine, l’art, etc.).
On oppose souvent print et digital. Quelle est votre stratégie numérique ?
Les sites actuels n’avaient pas le niveau d’exigence que nous souhaitons. Nous voulons avec ce nouvel espace web être à la hauteur de nos prétentions lorsque l’on parle design. Notre volonté est de proposer aux lecteurs une complémentarité de lectures, entre print et web. Nous allons également créer des rendez-vous en vidéo (reportages, interviews…) que l’on fera rayonner sur nos réseaux sociaux avec l’ambition d’y avoir un fort taux d’engagement. Sur le site, là aussi, la notion de partenariat y aura toute sa place pour notamment, pourquoi pas, faire de la syndication de contenus.
Prévois-tu de transférer vos titres print pour qu’ils ne soient plus que numériques ?
Pas du tout ! Plus que jamais nous conserverons nos titres en print. Nous les musclons, même. La légitimité et la notoriété d’un titre dans notre secteur, c’est la diffusion print. L’offre digitale se doit quant à elle d’être cohérente et complète, s’inscrivant dans un écosystème global.